2008/11/13

Résumé des épisodes précedents

Reprendre le temps. Réfléchir. Avoir un regard sur le passé.
Durant le temps pendant lequel je n'ai pas posté, il m'est arrivé pas mal de chose.
Je ne sais pas exactement à quel moment, j'ai arreté d'écrire, mais ça doit être peu de temps avant la fin de mes études.
Travail de mémoire.

2007

La fin de mes études s'est déroulé plutôt bien. J'étais confiant, jusqu'au dernier moment. Il eu semblé que je fût de peu, capable d'échouer (à mon grand étonnement), mais j'étais confiant, et c'était le principal. Je commençais à mener une vie de plus en plus dissolue, ayant rencontré ce que je pensais être l'amour. On se voyait de plus en plus fréquemment, avec l'envie de se voir de plus en plus souvent. Le fait est que la solution idéale consistait donc à ce que je m'installe chez elle. La principale difficulté, c'était d'apprivoiser ses enfants. Décalage d'ampleur, dont je n'avais pas mesuré l'importance. Et pourtant, ce ne fût pas ce qui nous sépara. Elle avait une vie à mener, et je n'en faisait pas partit.

Pendant de longs mois, j'ai erré. Je cherchais mollement un travail, car je pensais qu'on pouvait vivre d'amour et d'eau fraiche. J'ai laissé les difficulté s'accumuler, parce que je ne voulais pas me faire à mon caractère. Je voulais encore être un caméléon. Plaire quoi qu'il en soit. Elle faisait de la musique, et je suis devenu inspiré sur ce plan. Mais ça n'était pas moi. Pas ce qui me plaisait, pas ce que je voulais faire.
Parce qu'il reste une chose assez simple pour savoir si on se sent bien quelque part. Simplement se demander si ce que l'on fait, ce que l'on est, est bon pour soi. Si l'on n'a pas changé un peu trop. Et c'est dur d'avoir ce genre de regard sur soi, parce qu'en général, on en est tout bonnement incapable. L'amour rend aveugle. L'été bat son plein. La période d'embauche se fait de plus en plus sourde à me demandes pourtant de plus en plus motivées. C'est juste que j'avais envie de mettre en pratique ce que j'avais appris depuis tout ce temps. Être enfin un professionnel, bon ou pas. Enfin, pour commencer.

Pendant ce temps, je ne me sens pas à l'aise avec celle que j'aime. Je ne trouve pas ma place, et elle ne veut pas m'en faire une, me semble-t-il. Le contexte est ardu. De plus en plus, je me transforme en animal associal. J'erre dans les rues de cette ville qui n'est pas la mienne, pour échapper à l'étouffante proximité de son entourage. Et qui pense à moi dans tout ceux là ?
Elle a eu un passé difficile, et je le conçois, et le comprend. Mais de son passé, reste des relicats de certains de ces choix. Lesquels me sont difficiles à accepter. Et pourtant, il le faut bien, puisqu'on ne peut écrire le passé qu'une seule fois. Je me cultive une image qui devrait me faire honneur, mais qui me perturbe, lorsqu'elle est vue par celle que j'aime. Je suis parfait. Ou aspire à l'être, parait il. Je ne peux même pas m'en expliquer, puisque je n'en ai pas l'impression.
Le piège se referme doucement sur moi. Je ne suis pas parfait, et bien que je le sache, elle a créé une concurrence entre nous, à ce sujet.

"Si tu n'a pas tout donné, tu n'a rien donné"

Je ne cherche pas à épouser la perfection. Je ne veux pas être parfaitement altruiste. Je revendique d'être totalement arbitraire concernant ceux que j'aide.
L'anecdote : Un soir, dans le parc de bercy, elle, son entourage, et moi, restons là, assis, à bavasser. Seulement, je n'ai vraiment pas envie de discuter légèrement. J'en suis incapable. Alors je tais mon ennui de l'amour par le silence, et la grimace tout en voulant rester inaperçu. On nous aborde pour nous demander si nous voudrions vendre des cigarettes. J'accepte, simplement parce que les temps ne sont pas moins durs avec moi, mais surtout parce que ces personnes l'ont proposé d'elle-même. Erreur : C'est proprement abjecte pourrait elle me dire, par la suite. Elle se contentera de me faire passer pour une ordure de droite. Soi dit en passant, je ne veux même pas réfléchir sur l'idée que l'on soit de la pire espèce si l'on vote à droite. De toute façon, ça semble être sa façon de penser. Une tendance vaguement hippie (terme désuet, il est vrai), et moi, je passe pour un connard ET un enfoiré, parce que je ne veux pas être gentil avec tout le monde (vu que j'accepte la réalité : Tout le monde n'est pas et n'a pas à être gentil avec moi).

Ma difficulté à accepter son passé s'accroit. Sa capacité à ne plus se remettre en question aussi. Lien de cause à effet, peut-être. Déjà à l'époque, je voulais croire qu'aussi dure soi la vérité, on était capable de la dire quand il le fallait. Las, ayant fait appel aux services de ma cousine comme conseillère conjugale, un mauvais pressentiment se réalise : Je dois retourner chez ma mère, parce que ça sera plus simple. Inquiet, je veux savoir si c'est une rupture fourbe ou pas. Autant essayer de désamorcer une bombe quand on pense en voir une. Mais non, il n'y a aucune raison pour que ce soit une rupture. Ou le fait que je lui rende ses clefs, parce qu'il faut qu'elle les donne à sa copine pour donner à manger aux chats pendant sa courte absence. Je me demande si j'ai déjà fait face à quelqu'un avec aussi peu de franchise dans la déclaration de désamour.
Parce que ça n'était rien d'autre qu'une amorce. Un mouvement destiné à me faire glisser du "bon" côté de la rupture : Le recouvrement progressif de ma liberté. Et ça tombait plutôt mal. Du moins, au début. Seul, chez ma mère pendant l'été, c'est à dire, complètement seul, avec aucun argent en poche, la pente risquait d'être raide.

Les qualités du jeun.
Je ne remercierais jamais la découverte du boulgour. Un paquet d'un kilo me faisant de nombreux repas. La qualité gustative délicate à apprécier (on mange, je pense, souvent du boulgour parce qu'on ne peut pas manger autre chose), la qualité pédagogique (on apprend rapidement à bien cuire le boulgour, qui, dans le cas contraire, à un goût de sable), la qualité métaphysique (lié à un style de vie pronant l'absence de tout : amis, argent, amour, distraction, travail, repos, sommeil), bref, toutes ces qualités me faisant réfléchir à toute allure. Oui, je suis vite arrivé aux conclusions : Pourquoi la distance, si l'amour était intact ? Pourquoi l'écart, si l'on voulait un futur commun ? Réponse : ça n'allait être que plus dur. Une fois le constat d'échec effectué, il ne m'en fallait pas plus pour vouloir l'accepter comme une éventualité crédible. Et de vouloir voir si je pouvais me tromper. Oh, ça aura prit du temps.

La rentrée arrive, l'automne aussi. Mon meilleur pote revient en France, ma mère revient en région parisienne. Je me sens un peu plus vivant, avec tout ce soutient. Les choses vont mal, et vont aller mal, mais je ne veux pas en parler à ma mère. Je ne me confie qu'à quelques amis.
Soudain, l'angoisse de trop. Un soir, où nous devions nous retrouver, je téléphone pour connaitre la raison de son retard : Elle est chez elle, dans son bain, et me déclare qu'elle veut penser à elle. Je lui dit qu'on peut penser à pas mal de monde en même temps, et qu'un petit sms ou un 3 minutes de conversation de temps en temps, ça évite à certains (moi) de se sentir "enterré" prématurément. J'insiste beaucoup, et on se voit. L'ambiance froide est là, et nous aussi. Ce sont désormais les négociations propres à la rupture : Pourquoi ? Qui a fait/n'a pas fait ce qu'il fallait ? Qu'a ressentit l'autre ? Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression de plaider devant une court.


On se reverra par la suite, cordialement parait-il.

À chaque fois, la grande question a été "Es tu encore seule ?". Comme un constat d'échec, et la justification à un rapprochement, après un rupture sans motivation.

Pourtant un soir, j'avais quelque chose à lui dire.
(à suivre...)

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